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Zoom Afrique du 18 décembre 2022

Zoom Afrique du 18 décembre 2022

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Les titres de la rédaction :

- Le Bénin et le Togo veulent dynamiser le marché agricole régional

- De nouveaux billets de banque pour la zone CEMAC

- L’Égypte s’engage à accompagner la Zambie dans la formation numérique

- Révision de l’accord sur le transit maritime entre le Kenya et le Soudan du Sud

Les analyses de la rédaction :

Mali : le premier drone occidental abattu ! 

Cela renvoie au même état d’esprit : 48 heures après la fin du sommet Afrique-USA où les États-Unis d’Amérique ont réussi à se faire passer pour une puissance bienveillante, et généreuse, prête à desserrer les cordons de la bourse et à dépenser des milliards de dollars pour le bien-être des Africains, sommet où des questions, genre ces mémorandums signés avec la Zambie et la RDC qui engagent ces deux pays à placer sous contrôle américain leur chaîne d’approvisionnement et de la production de cuivre et de cobalt n’a évidemment pas été médiatisée, on a appris que l’Allemagne a fini, après trois semaines de vraies-fausses hésitations, par décider de prolonger sa présence au Mali jusqu’en 2024 et de le faire savoir bien bruyamment. On se rappelle en effet comment la Minusma a commencé à s’effriter après l’expulsion de l’armée d’occupation française du Mali et la révocation de pseudo accords de défense qui ligotaient l’armée malienne plutôt que de l’aider et qui l’empêchaient de défendre dûment le Mali face aux hordes terroristes. La Suède fut le premier pays à faire place nette au Mali, suivi de la Grande-Bretagne puis de la Côte d’Ivoire qui, hélas, est encore trop proche de l’Occident.

Mais l’Allemagne, qui n’a cessé tout au long de huit ans d’occupation française du Mali d’apporter à Barkhane appui militaire et surtout de renseignement, continuait son cirque et se faisait prier. Non pas par Bamako qui se moque éperdument de ce que Berlin et son contingent restent ou qu’ils partent, mais par les alliés occidentaux de l’Allemagne qui ont peur, en dépit de leur fanfaronnade, de perdre définitivement « tout repose-pied » en cet ultra stratégique État sahélien qu’est le Mali, d’où cette curieuse condition que la ministre allemande de la Défense impose au maintien de ses forces au Mali et au Niger et qui à l’heure qu’il est, devrait bien faire réfléchir les généraux maliens. Quelles sont ces conditions ? RFI écrit : « La ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht a annoncé jeudi 15 décembre la participation active de Berlin à la nouvelle mission de l’Union européenne pour la formation des forces locales au Niger. Un soutien promis lors de sa tournée au Sahel, où elle a posé des conditions au maintien au sein de la Minusma jusqu’au départ en 2024 : ce maintien serait conditionné à une coopération du Mali pour l’utilisation de drones allemands pour sécuriser les convois et la tenue d’élections en 2024. L’Allemagne restera présente dans la région après la fin de l’engagement de Berlin au sein de la Minusma au Mali, d’ici le printemps 2024. 1 100 soldats, soit le plus gros contingent de la Bundeswehr, y participent actuellement. »

Et d’ajouter : “L’armée allemande (Bundeswehr) dispose déjà à Niamey d’une base pour le transport aérien. La participation allemande au sein de la mission Gazelle pour la formation de forces spéciales nigériennes, considérée comme un succès, s’achève ces jours-ci. La nouvelle mission prendra donc le relais.” Des drones allemands pour “sécuriser les convois ‘de l’armée malienne’ ?! Curieuse condition quand on sait que la méga base de drone au Niger est américaine et que ses drones américains ou français ont été à des centaines de fois coupables d’avoir mené des raids non seulement contre les FAMAs et ses convois, mais encore contre les populations maliennes et que comme le dit RFI, les Allemands ne disposent pas au Niger qu’un aéroport de transport aérien ! Que faut-il en conclure ? À défaut d’un ciel malien hermétiquement fermé à Barkhane, un ciel placé depuis un bon bout de temps déjà sous la protection d’un radar 3D made in Russia, il faut aux atlantistes une cinquième colonne capable dans l’espace aérien malien pour que soit possible la poursuite des opérations terroristes même après le départ de Barkhane et de la Minusma. Et bien c’est la mission déléguée au vaillant contingent de l’Allemagne, connu au demeurant pour ses services secrets particulièrement doués. Alors Berlin doit-il le remercier vraiment d’avoir décidé de rester au Mali jusqu’en 2024 ?

Il y a lieu d’en douter surtout quand on sait que cette présence ce n’est pas comme le prétend Mme Lambrecht pour le bien-être des Maliens, mais aussi pour du lithium. ‘Le potentiel du projet Goulamina considéré comme l’une des futures plus grandes mines de lithium en Afrique et dans le monde, attire plusieurs investisseurs. Déjà coté en Australie, son copropriétaire Leo Lithium se rapproche désormais des investisseurs intéressés en Allemagne. Les actions de la société sont en effet désormais négociables sous le symbole WX0 sur le marché libre de la bourse de Francfort, nous dit Agence Écofin.

Ghana : Akufo-Addo se trompe de camp

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo avait affirmé, mardi à Washington où il participait au sommet États-Unis-Afrique, que le Burkina Faso a fait appel aux services de la compagnie militaire privée russe, Wagner pour lutter contre les groupes "terroristes".

"Aujourd’hui, les mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a maintenant conclu un arrangement avec le Mali pour que les forces Wagner présentes dans ce pays puissent intervenir au Burkina", a déclaré Nana Akufo-Addo.

Le président ghanéen a ajouté qu’"une mine dans le sud du Burkina" a été attribuée au groupe Wagner "en guise de paiement" de ses services.

Qu’est-ce qui a poussé le président ghanéen à s’en prendre ainsi à la coopération Burkina-Russie et de mettre en cause le rapprochement du Burkina avec l’axe de l’Est ?

Pour répondre à cette question, passons d’abord en revue les politiques nationales et internationales d’Akufo-Addo durant ces dernières années.

Tout d’abord il faudrait mentionner la grande capacité de production du cacao du Ghana. Au cours de la saison 2021/2022, environ 4,9 millions de tonnes de cacao ont été produites dans le monde. La Côte d’Ivoire et le Ghana sont de loin les deux plus grands pays producteurs de cacao, représentant plus de 60 % de la production mondiale de cacao, suivi par l’Équateur avec 7 %.

De plus au Ghana, l’or est le premier poste d’exportations, avec une part de 35,6 %, les hydrocarbures représentent ensuite 30,7 % suivies des ventes de cacao (15,8 %).

Mais avec toutes ces richesses, à l’échelle nationale, environ 24,2 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le Ghana se classe 140e sur 189 pays selon l’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Ce déficit économique ne se justifie donc pas par un manque de ressources naturelles ou un manque de ressources humaines, mais plutôt une mauvaise gestion du pays.

Le Ghana n’a cessé de s’endetter durant ces dernières années en prêtant des dettes à FMI et en s’approchant de l’axe USA-OTAN dans l’espoir de faire avancer son pays dans le bon chemin sans se rendre compte que le rapprochement avec cet axe ne lui apportera rien d’autre que la pauvreté et la misère.

Mais plutôt que de critiquer le Burkina d’avoir pris le chemin du détachement de l’axe occident, le président ghanéen devrait se souvenir de l’affaire Togoland, cet ancien protectorat allemand qui fait toujours l’objet de velléités indépendantistes soufflé par l’axe USA-OTAN. En effet cette partie du Ghana regorge de ressources naturelles. Et ces ressources font partie des convoitises, tout aussi son accès au golfe de Guinée, qui depuis quelques années, intéresse particulièrement les Occidentaux.

 Dernièrement, l’ambassade d’Allemagne a remis 7 véhicules à l’unité d’intervention rapide du Service de l’immigration du Ghana. Mais outre l’Allemagne, Israël montre aussi le bout de son nez dans le Ghana. Selon une information, le Parlement du Ghana a approuvé 86,1 millions de dollars de prêts gouvernementaux pour financer l’acquisition de 19 véhicules blindés auprès de la société israélienne Elbit Land Systems.

Le gouvernement ghanéen devrait alors être plus vigilant quant aux tentatives de déstabilisation occidentales et le président Addo ne devrait nullement se laisser faire.

RCA : la France exclue, un chemin à reprendre par les pays voisins

Les derniers militaires français ont quitté la Centrafrique. Neuf ans après l’opération Sangaris, selon Paris, les quelques dizaines de soldats qui assuraient encore des fonctions logistiques sur le camp de M’Poko ont plié bagage. La rétrocession du camp, qui est aussi utilisé par la mission de l’ONU Minusca et la mission de l’Union européenne EUTM-RCA, s’est déroulée ‘en toute transparence’, en bonne coordination avec l’armée centrafricaine et en présence de son chef d’état-major, fait-on valoir côté français. 

Une grande victoire pour la RCA et un chemin à suivre par d’autres pays africains.

Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV